Qu'en est-il des plantes ?
Le déclin du monde végétal est moins étudié. Aussi, une étude anglaise publiée la semaine dernière tente de faire le bilan de 30 ans de crise environnementale chez les plantes à graines et estime que trois espèces disparaissent tous les ans en moyenne.
Pour en parler, Axel Villard interroge le biologiste Marc-André Selosse, chercheur au Muséum National d’Histoire Naturelle, Professeur à l’université de Gdansk en Pologne et Président de la Société Botanique de France
Pourquoi les plantes sont moins étudiées que les animaux aujourd'hui ?
C'est surtout que l'on n'y fait pas toujours attention. On a l'habitude qu'elles fassent partie de notre décor et on s'y intéresse moins, du coup on les inventorie moins. On a finalement beaucoup plus de mal à documenter l'état actuel de la santé de la végétation.
Cette étude anglaise se concentre sur les plantes à graines : elle estime que le rythme d'extinction depuis 30 ans est de trois plantes par an.
Ce chiffre peut paraître faible, mais il est 500 fois plus élevé que celui qui se produirait sans les changements récents faits par l'Homme, notamment le changement climatique.
Avons-nous des endroits du monde qui sont plus concernés par cette disparition ?
Oui, tout à fait. Et ces endroits ne sont pas forcément les régions du monde où il y a le plus de botanistes. D’après ces travaux, c'est sous les Tropiques et en zone méditerranéenne que les plantes disparaissent le plus. Cela correspond plus ou moins avec les zones qui sont soumies à une très très forte variation des utilisations par l'homme.
Les arbres plus que les autres plantes, souffrent. Il y a 40% d'arbres dans la flore mais il y en à 80% dans les espèces disparues. Car leur temps de génération est plus lent, leur adaptation se fait moins vite que d'autre plantes.
Les causes de ces extinctions sont-elles connues aujourd’hui ?
Oui : il y a tout d'abord, le changement d'utilisation du milieu : quand on change de type d'agriculture.
Il y a également des milieux entiers qui disparaissent : les zones humides jugées insalubres. L’extension des villes est un problème.
Enfin le changement climatique : 63% des plantes cherchent la fraicheur et donc se décalent vers le nord.
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